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Alimentation entérale précoce dans les 24 h suivant la chirurgie colorectale versus alimentation commencée plus tardivement dans les complications postopératoires

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Abstract

Contexte

Cette mise à jour de 2011 examine l'alimentation entérale postopératoire précoce suite à une chirurgie gastro‐intestinale. Traditionnellement, la prise en charge repose sur le concept de rien per os, dans laquelle les patients reçoivent des liquides, puis des solides lorsqu'ils les tolèrent. Bien que plusieurs essais aient observé une réduction de l'incidence des complications septiques et une cicatrisation plus rapide des plaies en cas d'alimentation entérale précoce, d'autres essais ont rapporté des résultats opposés. L'avantage immédiat de l'apport calorique pourrait se caractériser par un rétablissement plus rapide et moins de complications, ce qui devrait faire l'objet d'une évaluation systématique.

Objectifs

Afin de déterminer si l'alimentation entérale postopératoire commencée de manière précoce par rapport à la prise en charge traditionnelle (pas d'apport nutritionnel) est associée à moins de complications chez les patients subissant une chirurgie gastro‐intestinale,

Stratégie de recherche documentaire

nous avons consulté le registre Cochrane central des essais contrôlés, PUBMED, EMBASE et LILACS de 1979 (premier ECR publié) à novembre 2009.
Nous avons examiné manuellement les références bibliographiques des articles pertinents et consulté les principaux auteurs afin d'obtenir des informations supplémentaires.

Critères de sélection

Nous avons recherché les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant une alimentation commencée de manière précoce (dans les 24 heures) à une absence d'alimentation chez des patients subissant une chirurgie gastro‐intestinale.
L'alimentation entérale précoce est définie comme tout apport oral (c.‐à‐d., apport oral enregistré, alimentation orale supplémentaire) et tout type d'alimentation par sonde (gastrique, duodénale ou jéjunale) présentant un contenu calorique. L'absence d'alimentation constitue la prise en charge traditionnelle, définie comme l'absence de tout apport calorique oral et de toute alimentation par sonde avant la reprise de la fonction intestinale. Le terme absence d'alimentation  inclut le placebo non calorique et l'eau.

Recueil et analyse des données

Les auteurs ont évalué les essais identifiés et extrait les données pertinentes de manière indépendante. Les critères de jugement principaux examinés étaient : les infections de la plaie et les abcès intra‐abdominaux, les complications postopératoires telles que l'infarctus aigu du myocarde, la thrombose ou la pneumonie postopératoire, les fuites anastomotiques, la mortalité, la durée de séjour à l'hôpital et les effets indésirables significatifs.
Nous avons combiné les données pour estimer le risque relatif commun de complications postopératoires et avons calculé les intervalles de confiance à 95 % correspondants. Pour l'analyse, nous avons utilisé un modèle à effets fixes (risques relatifs pour résumer l'effet thérapeutique) lorsque cela était possible. L'effet thérapeutique sur la durée du séjour a été quantifié (présentée sous forme d'écart type moyen +/‐). Certains critères de jugement n'ont pas été analysés mais ont été présentés de manière descriptive. Nous avons utilisé un modèle à effets aléatoires pour estimer le risque relatif global et l’ampleur de l'effet.

Résultats principaux

Quatorze essais contrôlés randomisés portant sur un total de 1 224 patients ayant tous subi une chirurgie gastro‐intestinale. Les complications cliniques individuelles n’ont pas atteint un niveau statistiquement significatif, mais le sens de l'effet indiquait qu'une alimentation plus précoce pourrait réduire le risque de complications post‐chirurgicales. La mortalité a été le seul critère de jugement associé à un effet bénéfique significatif, mais cet effet n’est pas nécessairement lié à une alimentation précoce puisque les causes de décès rapportées étaient une fuite anastomotique, une nouvelle opération et un infarctus aigu du myocarde.

Conclusions des auteurs

Malgré des résultats non significatifs, il n'existe pas d'avantage clair à maintenir les patients sous un régime de rien per os suite à une chirurgie gastro‐intestinale, et cette revue soutient l'idée d'une alimentation entérale commencée de manière précoce.

PICO

Population
Intervention
Comparison
Outcome

El uso y la enseñanza del modelo PICO están muy extendidos en el ámbito de la atención sanitaria basada en la evidencia para formular preguntas y estrategias de búsqueda y para caracterizar estudios o metanálisis clínicos. PICO son las siglas en inglés de cuatro posibles componentes de una pregunta de investigación: paciente, población o problema; intervención; comparación; desenlace (outcome).

Para saber más sobre el uso del modelo PICO, puede consultar el Manual Cochrane.

Plain language summary

disponible en

L'alimentation entérale précoce dans les premières 24 heures suivant la chirurgie colorectale semble réduire les complications et favoriser le rétablissement.

Il n'existe pas d'avantage clair à maintenir les patients sous un régime dit de rien per os, à la suite d'une chirurgie gastro‐intestinale, et cette revue soutient l'idée d'une alimentation précoce. Cette revue a observé une réduction de l'incidence de plusieurs complications postopératoires. L'apport calorique pourrait apporter un avantage immédiat caractérisé par un rétablissement plus rapide et moins de complications. La durée du séjour à l'hôpital a été réduite dans neuf des quatorze études. La réduction globale était d’environ une journée, ce qui est important d'un point de vue clinique tout autant qu'économique. La réduction des taux de complications pourrait expliquer ce résultat, de même que la reprise plus rapide de la fonction gastro‐intestinale associée à l'alimentation entérale précoce.