Contexte

Le lieu de travail présente un potentiel, car il permet de toucher d'importants groupes de gens afin de les encourager à arrêter de fumer.

Objectifs

Classer les interventions de sevrage tabagique sur le lieu de travail testées dans des études contrôlées et déterminer la mesure dans laquelle elles aident les travailleurs à arrêter de fumer ou à réduire leur consommation de tabac.

Stratégie de recherche documentaire

Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le tabagisme en avril 2008, MEDLINE (de 1966 à avril 2008), EMBASE (de 1985 à février 2008) et PsycINFO (jusqu'à mars 2008). Nous avons effectué une recherche dans les actes de conférences internationales sur le tabac et les bibliographies des études et revues identifiées afin de trouver des références supplémentaires.

Critères de sélection

Nous avons sélectionné les interventions réalisées sur le lieu de travail pour promouvoir le sevrage tabagique. Nous n'avons inclus que les essais contrôlés randomisés et quasi‐randomisés assignant les individus, les lieux de travail ou les sociétés à des groupes d'intervention ou des groupes témoins.

Recueil et analyse des données

Les informations relatives aux caractéristiques et au contenu de tous les types d'intervention, ainsi qu'aux participants, résultats et méthodes de l'étude ont été extraites par un auteur et vérifiées par un autre. En raison de l'hétérogénéité des conceptions et des contenus des études incluses, nous n'avons pas tenté de réaliser une méta‐analyse formelle, mais nous avons évalué les études au moyen d'une synthèse narrative qualitative.

Résultats principaux

Nous avons inclus dans cette revue mise à jour 51 études portant sur 53 interventions. Nous avons trouvé 37 études portant sur des interventions sur le lieu de travail destinées aux travailleurs individuels, comprenant la thérapie de groupe, le counseling individuel, les documentations d'auto‐assistance, les traitements de substitution nicotinique et le soutien social. Les résultats étaient cohérents avec ceux découverts dans d'autres contextes. Les programmes de groupe, le counseling individuel et les traitements de substitution nicotinique ont augmenté les taux de sevrage comparé aux groupes témoins sans traitement ou avec une intervention minimale. Les documentations d'auto‐assistance étaient moins efficaces. Nous avons également trouvé 16 études utilisant des interventions appliquées sur le lieu de travail dans son ensemble. Les preuves étaient insuffisantes pour affirmer que les programmes globaux réduisaient la prévalence du tabagisme. Les régimes d'incitation augmentaient les tentatives de sevrage, même s'il y avait moins de preuves indiquant qu'ils augmentaient le taux de sevrage réel.

Conclusions des auteurs

1. Nous avons trouvé des preuves solides indiquant que les interventions ciblant les fumeurs individuellement augmentaient la probabilité de sevrage. Celles‐ci comprennent le counseling individuel et en groupe et le traitement pharmacologique pour surmonter la dépendance à la nicotine. Toutes ces interventions montrent des effets semblables qu'elles soient proposées sur le lieu de travail ou ailleurs. Les interventions d'auto‐assistance et le soutien social sont moins efficaces. Même si les personnes qui commencent ces interventions sont plus susceptibles d'arrêter, le nombre absolu de celles qui arrêtent effectivement est faible.

2. Peu de preuves indiquaient qu'une participation à des programmes pouvait être augmentée par des compétitions ou des incitations organisées par l'employeur.

3. Nous n'avons pas pu détecter d'effet des programmes globaux pour réduire la prévalence du tabagisme.