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Mesures de contrôle des acariens pour le traitement de l’asthme

Editorial note

This 2011 review predates current reporting standards and methodological expectations for Cochrane Reviews. It should not be used for clinical decision‐making. 

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Contexte

L’allergène majeur présent dans la poussière de maison provient des acariens. Les méthodes chimiques, physiques et combinées conçues pour réduire les taux d’allergène des acariens visent à diminuer les symptômes de l'asthme chez les personnes sensibles aux acariens.

Objectifs

Évaluer les effets de la diminution de l’exposition aux antigènes des acariens de la poussière dans les maisons des personnes présentant un asthme sensible aux acariens.

Stratégie de recherche documentaire

Nous avons effectué une recherche dans PubMed et dans la base de données du groupe Cochrane sur les voies respiratoires (dernière recherche menée en juillet 2011). Aucune restriction ne s'appliquait à la langue de publication.

Critères de sélection

Nous avons inclus des essais randomisés portant sur les mesures de contrôle des mites par rapport à un placebo ou à l’absence de traitement chez les personnes dont l’asthme est sensible aux acariens.

Recueil et analyse des données

Deux auteurs ont appliqué les critères d’inclusion des essais et ont évalué les données. Nous avons contacté les auteurs des essais afin de clarifier certaines informations.

Résultats principaux

Nous avons inclus 55 essais (3 121 patients). Trente‐sept essais ont évalué des méthodes physiques, 26 d'entre eux ayant employé des housses de matelas. Dix essais ont eu recours à des méthodes chimiques et huit ont combiné des méthodes chimiques et physiques. Malgré le fait que de nombreux essais étaient de qualité médiocre et exagéraient probablement l’effet rapporté, nous n’avons pas trouvé d’effet des différentes interventions. Pour le critère d’évaluation le plus fréquemment rapporté, à savoir un débit de pointe au matin (1 665 patients), la différence moyenne standardisée (DMS) était de 0,01 (intervalle de confiance (IC) à 95 % ‐0,08 à 0,11). Aucune différence statistiquement significative n'a été notée quant au nombre de patients ayant noté une amélioration (rapport de risques 1,01, IC à 95 % 0,80 à 1,27), aux scores des symptômes de l’asthme (DMS ‐0,06, IC à 95 % ‐0,16 à 0,05) ou à l’utilisation des médicaments (DMS ‐0,05, IC à 95 % ‐0,17 à 0,07).

Conclusions des auteurs

Les méthodes chimiques et physiques visant à diminuer l’exposition aux allergènes des acariens ne peuvent pas être recommandées. L'utilité d'études supplémentaires similaires à celles examinées dans notre revue reste discutable. Si d’autres types d’étude sont envisagés, ils doivent faire preuve d’une méthodologie rigoureuse et utiliser d’autres méthodes que celles employées jusqu’à présent, couplées à une surveillance consciencieuse de l’exposition aux acariens et des critères d’évaluation cliniques pertinents.

Le contrôle de l’exposition aux acariens améliore‐t‐il l’asthme ?

L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. La prévalence de l’asthme a augmenté, ce qui en fait désormais la maladie chronique la plus courante chez les enfants. L’asthme est déclenché par des allergènes (des substances qui provoquent une réaction allergique) et la poussière de maison est source de problème pour certains asthmatiques. L’allergène majeur présent dans la poussière de maison provient des acariens et l’hypothèse selon laquelle le contrôle de l’exposition aux acariens diminuerait les symptômes de l’asthme chez les personnes sensibles à ces acariens a été formulée.

Nous avons inclus 55 essais randomisés portant sur 3 121 personnes asthmatiques. Ils ont recouru à la fois aux méthodes chimiques (10 essais) et physiques, comme les housses de matelas (37 essais), visant à réduire les taux d’allergène des acariens et nous avons inclus ces deux types dans cette revue. Les huit essais restants étaient de qualité médiocre et exagéraient ainsi probablement l’effet rapporté, mais nous n’avons trouvé aucun effet produit par les interventions. Aucune différence n’a été notée quant au débit de pointe (une mesure de la fonction pulmonaire), aux symptômes de l’asthme et aux scores des médicaments pas plus qu’au nombre de patients signalant une amélioration de leurs symptômes dus à l’asthme.

Tandis que la diminution de l'exposition aux acariens est conseillée dans les recommandations, nous n’avons trouvé aucun effet résultant des mesures de contrôle visant à diminuer l’exposition aux acariens ou à leurs excrétions.