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Interventions comportementales associées à la pharmacothérapie pour le sevrage tabagique

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Abstract

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Contexte

Des pharmacothérapies efficaces sont disponibles pour aider les gens à arrêter de fumer, mais le sevrage peut néanmoins être difficile et un soutien comportemental intensif peut augmenter le taux de réussite.

Objectifs

Évaluer l'effet d'un soutien comportemental accru pour les personnes utilisant des médicaments de sevrage tabagique et déterminer si les effets sont différents selon le type de pharmacothérapie ou la quantité de soutien.

Stratégie de recherche documentaire

En juillet 2012, nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le tabagisme pour trouver des publications mentionnant la pharmacothérapie, dont tous les types de TSN, le bupropion, la nortriptyline ou la varénicline et évaluant l'ajout d'un soutien personnel ou comparant au moins deux niveaux de soutien comportemental.

Critères de sélection

Essais contrôlés randomisés ou quasi‐randomisés au cours desquels tous les participants recevaient une pharmacothérapie pour le sevrage tabagique et bénéficiaient de différents niveaux de soutien comportemental. Les groupes témoins pouvaient bénéficier d'un contact personnel moins intensif, ou simplement d'informations écrites. Nous n'avons pas inclus les études dont le groupe témoin bénéficiait également d'un contact et qui visaient à évaluer les différences entre les types ou les composants du soutien. Nous avons exclu les essais recrutant uniquement des femmes enceintes, uniquement des adolescents ou dont la durée de suivi était inférieure à six mois.

Recueil et analyse des données

Les résultats de la recherche ont été préfiltrés par un auteur et le choix d'inclure ou d'exclure les essais potentiellement pertinents a été fait par les deux auteurs. Les données ont été extraites par un auteur et vérifiées par le second.

Le principal critère de jugement était l'abstinence tabagique après un suivi d'au moins six mois. Nous avons utilisé la définition la plus rigoureuse de l'abstinence pour chaque essai et les taux validés biochimiquement lorsqu'ils étaient disponibles. Nous avons calculé le risque relatif (RR) et l'intervalle de confiance (IC) à 95 % pour chaque étude. Le cas échéant, nous avons effectué une méta‐analyse au moyen d'un modèle à effets fixes de Mantel‐Haenszel.

Résultats principaux

38 études remplissaient les critères d'inclusion, avec plus de 15 000 participants dans les groupes pertinents. Il n'y avait que peu de preuves de l'hétérogénéité statistique (I² = 3 %), c'est pourquoi toutes les études ont été regroupées dans l'analyse principale. Les données montraient qu'un soutien plus intensif favorisait légèrement, mais de façon statistiquement significative (RR = 1,16 ; IC à 95 % : 1,09 à 1,24), l'abstinence après la période de suivi la plus longue. Toutes les études incluses, sauf deux, comportaient au moins quatre sessions de soutien. La plupart des essais étaient basés sur un traitement de substitution de la nicotine. Aucun effet significatif n'a été détecté dans les études utilisant la nortriptyline (deux essais) ou la varénicline (un essai), mais ceci reflète l'absence de données. Dans les analyses en sous‐groupes, les études qui comportaient au moins quatre sessions de contact personnel dans le groupe d'intervention et aucun contact personnel dans le groupe de contrôle avaient des résultats légèrement supérieurs (six essais ; RR = 1,25 ; IC à 95 % : 1,08 à 1,45), tout comme les études où le groupe d'intervention recevait un soutien entièrement par téléphone (six essais ; RR = 1,28 ; IC à 95 % : 1,17 à 1,41). On a relevé des preuves moins fiables du bénéfice d'un soutien comportemental supplémentaire dans les essais où tous les participants, y compris ceux des groupes témoins, avaient au moins 30 minutes de contact personnel (18 essais ; RR = 1,11 ; IC à 95 % : 0,99 à 1,25). Aucune différence significative n'a été constatée entre les sous‐groupes et les deux dernières analyses en sous‐groupes n'étaient pas pré‐spécifiées. Aucun essai n'a été considéré comme présentant un risque élevé de biais, dans aucun domaine.

Conclusions des auteurs

Le soutien comportemental, apporté en personne ou par téléphone, aux personnes utilisant une pharmacothérapie pour arrêter de fumer a un effet petit, mais important. Un soutien comportemental plus intensif augmente la probabilité de réussite d'environ 10 % à 25 %, d'après une estimation regroupant 38 essais. Une analyse en sous‐groupes d'un plus petit nombre d'essais suggère que le bénéfice pourrait être légèrement supérieur lorsque la comparaison est établie entre un groupe témoin sans soutien et un groupe d'intervention comportementale bénéficiant d'au moins quatre sessions de contact. L'analyse en sous‐groupe suggère également qu'il peut y avoir un bénéfice accru légèrement inférieur lorsque les personnes reçoivent un soutien encore plus intensif par le biais de sessions plus nombreuses ou plus longues, en plus du contact personnel.

PICOs

Population
Intervention
Comparison
Outcome

The PICO model is widely used and taught in evidence-based health care as a strategy for formulating questions and search strategies and for characterizing clinical studies or meta-analyses. PICO stands for four different potential components of a clinical question: Patient, Population or Problem; Intervention; Comparison; Outcome.

See more on using PICO in the Cochrane Handbook.

Plain language summary

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Un soutien accru améliore‐t‐il le taux de réussite chez les personnes utilisant des médicaments pour arrêter de fumer ?

Il est prouvé que certains médicaments (dont tous les types de traitements de substitution de la nicotine, le bupropion et la varénicline) aident les gens à arrêter de fumer. On est toutefois moins certain du bénéfice supplémentaire que procure le soutien comportemental, tel que les services de conseil en personne ou par téléphone. Les résultats combinés de 38 essais suggèrent qu'un soutien comportemental accru (en personne ou par téléphone) augmente les chances de sevrage tabagique à long terme d'environ 10 à 25 %. Le résultat peut être légèrement supérieur pour les patients qui bénéficient d'un soutien ordinaire par rapport à ceux qui ne bénéficient d'aucun soutien, et légèrement inférieur pour les patients qui bénéficient d'un soutien plus intensif par rapport à ceux qui bénéficient d'un soutien ordinaire. Le contact personnel est bénéfique et les personnes qui essaient d'arrêter de fumer à l'aide de la pharmacothérapie augmenteront leurs chances de réussite avec un soutien comportemental.