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Traitement psychosocial pour la consommation abusive et la dépendance aux opiacés

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Résumé scientifique

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Contexte

La dépendance à des substances est un problème social et de santé publique ; par conséquent, il est primordial de développer des traitements efficaces. Des revues Cochrane antérieures ont exploré l'efficacité de la pharmacothérapie pour le traitement de la dépendance aux opiacés. La présente revue examine le rôle des interventions psychosociales seules pour le traitement de la dépendance aux opiacés. Il existe des preuves concernant leur efficacité, mais aucune revue systématique n'a été réalisée.

Objectifs

Évaluer l'efficacité et l'acceptabilité des interventions psychosociales seules pour le traitement des troubles liés à la consommation d'opiacés.

Stratégie de recherche documentaire

Des recherches électroniques ont été effectuées dans les bases de données suivantes : le registre des essais du groupe Cochrane sur les drogues et l'alcool (21 janvier 2004) ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL ‐ The Cochrane Library, numéro 1, 2004) ; MEDLINE (de 1966 à 2003), LILACS (de 1982 à 2003), EMBASE (de 1980 à 2003), PsycINFO (de 1872 à 2003). Des recherches ont également été effectuées dans les bibliographies, les communications personnelles, les actes de conférence, les essais non publiés, les chapitres d'ouvrages concernant le traitement de la dépendance aux opiacés.

Critères de sélection

Essais contrôlés randomisés comparant les interventions psychosociales seules à des interventions pharmacologiques ou un placebo ou l'absence d'intervention pour le traitement des troubles liés à la consommation d'opiacés.

Recueil et analyse des données

Deux relecteurs ont indépendamment évalué la qualité méthodologique des essais et extrait des données.

Résultats principaux

Cinq essais impliquant 389 participants ont été inclus. Ils analysaient la gestion de la contingence, un bref renforcement basé sur un traitement ambulatoire intensif associé à la gestion de la contingence, un traitement par exposition aux stimuli, un programme alternatif pour les sorties du programme de traitement d'entretien à la méthadone et un programme de conseils ambulatoire amélioré. Tous ces traitements étaient étudiés par rapport à un traitement témoin (standard) ; par conséquent, il était impossible d'identifier le type de traitement psychosocial le plus efficace.

Les principales découvertes étaient que les programmes de conseils ambulatoires améliorés et un bref renforcement basé sur un traitement ambulatoire intensif associés à une gestion de la contingence présentaient des résultats significativement meilleurs par rapport à un traitement standard au niveau de la reprise de la consommation d'opiacés, d'une nouvelle participation au traitement et de la poursuite du traitement. Lors de la visite de suivi après un et trois mois, les effets du renforcement basé sur un traitement ambulatoire intensif n'étaient pas maintenus. Il n'y avait aucun suivi supplémentaire du groupe de conseils ambulatoires améliorés. Le programme alternatif en cas de sorties du programme de traitement d'entretien à la méthadone et les traitements comportementaux liés à l'exposition aux stimuli et à la gestion de la contingence n'étaient pas plus efficaces par rapport au traitement témoin. Étant donné que les études étaient hétérogènes, il était impossible de combiner les résultats et de procéder à une méta‐analyse.

Conclusions des auteurs

Les preuves disponibles sont insuffisantes et hétérogènes. À l'heure actuelle, les traitements psychosociaux seuls ne sont pas des modalités de traitement correctement éprouvées ou supérieures à tout autre type de traitement.
Une base de preuves plus probantes doit être développée pour les interventions psychosociales afin d'élaborer une planification logique future de services de traitement contre la consommation d'opiacés.

Résumé simplifié

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À l'heure actuelle, il n'existe pas suffisamment de preuves permettant de conclure que les traitements psychosociaux seuls sont adaptés pour le traitement de la consommation abusive et la dépendance aux opiacés.

Les interventions psychosociales seules sont proposées aux personnes présentant des troubles liés à la consommation d'opiacés quel que soit le pays ; en présentant parfois le traitement le plus prévalent après un traitement de substitution. Malgré leur utilisation courante dans la pratique clinique, aucune revue systématique concernant leur efficacité n'a jamais été effectuée. La présente revue a démontré qu'il n'y avait aucune preuve probante permettant de prouver l'efficacité des interventions psychosociales seules pour le traitement de la dépendance aux opiacés ou leur supériorité par rapport à n'importe quel autre type de traitement.