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Moustiquaires imprégnées d'insecticide pour la prévention du paludisme pendant la grossesse

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Résumé scientifique

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Contexte

Le paludisme pendant la grossesse est associé à des conséquences néfastes pour la mère et le fœtus. On préconise souvent, pendant la grossesse, une protection au moyen de moustiquaires imprégnées d'insecticide (MII), mais le bénéfice de celles‐ci n'a pu être prouvé avec consistance.

Objectifs

Comparer les MII à l'absence de moustiquaires ou aux moustiquaires non traitées, au niveau de l'impact sur la prévention du paludisme pendant la grossesse.

Stratégie de recherche documentaire

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies infectieuses (février 2009), CENTRAL (La Bibiliothèque Cochrane 2009, numéro 1), MEDLINE (1966 à février 2009), EMBASE (de 1974 à février 2009), LILACS (de 1982 à février 2009) ainsi que dans des références bibliographiques. Nous avons également contacté des chercheurs travaillant dans le domaine.

Critères de sélection

Des essais contrôlés randomisés au niveau des individus et des groupes, portant sur les MII chez les femmes enceintes.

Recueil et analyse des données

Trois auteurs ont, de manière indépendante, évalué le risque de biais des essais et extrait les données. Les données ont été combinées à l'aide de la méthode générique de variance inverse.

Résultats principaux

Six essais contrôlés randomisés ont été identifiés, dont cinq répondaient aux critères d'inclusion : quatre essais en Afrique sub‐saharienne avaient comparé les MII à l'absence de moustiquaires, et un essai en Asie avait comparé les MII aux moustiquaires non traitées. Deux essais randomisaient individuellement des femmes et trois essais randomisaient des communautés. En Afrique, les MII, comparativement à l'absence de moustiquaires, réduisit le paludisme placentaire dans toutes les grossesses (risque relatif (RR) 0,79 ; intervalle de confiance (IC à 95 % 0,63 à 0,98). Elles ont également réduit l'incidence des faibles poids de naissance (RR 0,77 ; IC à 95 % 0,61 à 0,98) et la perte du fœtus dans les quatre premières grossesses (RR 0,67 ; IC à 95 % 0,47 à 0,97), mais pas chez les femmes ayant déjà eu plus de quatre grossesses. Pour l'anémie et le paludisme clinique, les résultats tendaient à être favorables aux MII, mais les effets n'étaient pas significatifs. En Thaïlande, un essai ayant randomisé des individus à la MII et aux moustiquaires non traitées avait montré une réduction significative de l'anémie et de la perte de fœtus dans toutes les grossesses, mais pas du paludisme clinique ou de l'incidence des faibles poids de naissance.

Conclusions des auteurs

Dans les régions impaludées d'Afrique, les MII déployées au niveau de la communauté ou de la femme enceinte ont un impact bénéfique sur l'issue de la grossesse. Il n'est pas nécessaire de réaliser en Afrique sub‐saharienne d'autres essais sur les MII pendant la grossesse. De plus amples évaluations sur l'impact potentiel des MII dans les zones d'Asie et d'Amérique latine, où la transmission du Plasmodium vivax est moins intense, sont requises.

Résumé simplifié

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Moustiquaires imprégnées d'insecticide pour la prévention du paludisme pendant la grossesse

Dans les zones endémiques, le paludisme pendant la grossesse est un problème majeur de santé publique. Il contribue à une anémie grave chez la mère et à un faible poids à la naissance chez le bébé, qui peut entraîner une mauvaise santé et la mort précoce du nourrisson. De plus, tant la femme enceinte que son bébé risque de mourir de la malaria pendant la grossesse. Il est très recommandé pendant la grossesse, une protection au moyen de moustiquaires imprégnées d'insecticide (MII), mais les bienfaits de celles‐ci n'ont pas pu être prouvé de manière cohérente. Cette revue a trouvé cinq essais sur l'utilisation des MII chez les femmes enceintes. Les quatre essais en Afrique sub‐saharienne comparaient l'utilisation des MII à la non‐utilisation de moustiquaires et montraient un bénéfice des MII au niveau du taux de paludisme, du taux de bébés de faible poids à la naissance et de mortalité intra‐utérine. Les effets sur l'anémie grave chez la mère n'étaient pas concluants. Le seul essai réalisé en Asie avait comparé les MII aux moustiquaires non traitées et avait montré un effet bénéfique sur l'anémie des femmes et la mortalité intra‐utérine, mais aucun impact n'avait été constaté pour les autres paramètres sous observation. Les MII se sont avérées efficaces et devraient être incluses dans les stratégies visant la réduction des effets néfastes du paludisme chez les femmes enceintes dans les zones endémiques à travers le monde.