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Interventions visant à améliorer les pratiques de prescription d'antibiotiques pour les patients hospitalisés

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Abstract

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Contexte

L'utilisation des antibiotiques dans les hôpitaux peut être inappropriée dans jusqu'à 50 % des cas. En milieu hospitalier, les infections causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques sont associées à une mortalité et une morbidité plus élevées et à une durée de séjour plus longue que les infections causées par des bactéries sensibles aux antibiotiques. La diarrhée associée à Clostridium difficile (DACD) est une infection nosocomiale causée par la prescription d'antibiotiques.

Objectifs

Évaluer l'efficacité des interventions professionnelles, seules ou combinées, pour promouvoir des pratiques prudentes en matière de prescription d'antibiotiques pour les patients hospitalisés et évaluer l'impact de ces interventions sur la réduction de l'incidence des agents pathogènes résistant aux antimicrobiens ou de la DACD ainsi que leur impact sur les résultats cliniques.

Stratégie de recherche documentaire

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe de revue Cochrane sur l'efficacité des pratiques et l'organisation des soins (EPOC), le registre Cochrane central des essais contrôlés, MEDLINE et EMBASE de 1980 à novembre 2003. Des études supplémentaires ont été identifiées dans les références bibliographiques des articles extraits.

Critères de sélection

Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés et essais cliniques comparatifs (ECR/ECC), les études contrôlées avant‐après et les études de séries chronologiques interrompues portant sur la prescription d'antibiotiques pour les patients hospitalisés. Les interventions incluaient toute intervention professionnelle ou structurelle telle que définie par le groupe EPOC.

Recueil et analyse des données

Deux évaluateurs ont extrait les données et évalué leur qualité.

Résultats principaux

Soixante‐six études ont été incluses et 51 (77 %) rapportaient une amélioration significative d'au moins une mesure de résultat. Six interventions visaient uniquement à augmenter le traitement, 57 interventions visaient à réduire le traitement et trois interventions visaient à la fois à augmenter et à réduire le traitement. Les interventions ciblaient la décision de prescrire des antibiotiques (une étude), le moment de la première dose (six études), le schéma thérapeutique (médicament, espacement des doses, etc., 61 études) ou la durée du traitement (10 études) ; 12 études ciblaient plusieurs éléments. Sur les six interventions qui visaient à augmenter le traitement, cinq rapportaient une amélioration significative de l'effet des médicaments et une rapportait une amélioration significative des résultats cliniques. Sur les 60 interventions qui visaient à réduire le traitement, 47 rapportaient des effets des médicaments, parmi lesquelles 38 (81 %) rapportaient une amélioration significative ; 16 rapportaient des résultats microbiologiques, parmi lesquelles 12 (75 %) rapportaient une amélioration significative ; et 9 rapportaient des résultats cliniques, parmi lesquelles deux (22 %) rapportaient une détérioration significative et 3 (33 %) une amélioration significative. Cinq études visaient à réduire la DACD. Trois études rapportaient une réduction significative de la DACD. En raison des différences de conception et de durée de suivi entre les études, seules quelques‐unes ont pu faire l'objet d'une méta‐régression.

Conclusions des auteurs

Les résultats montrent que les interventions visant à améliorer les prescriptions d'antibiotiques chez les patients hospitalisés sont efficaces et peuvent réduire la résistance aux antimicrobiens et les infections nosocomiales.

PICO

Population
Intervention
Comparison
Outcome

El uso y la enseñanza del modelo PICO están muy extendidos en el ámbito de la atención sanitaria basada en la evidencia para formular preguntas y estrategias de búsqueda y para caracterizar estudios o metanálisis clínicos. PICO son las siglas en inglés de cuatro posibles componentes de una pregunta de investigación: paciente, población o problema; intervención; comparación; desenlace (outcome).

Para saber más sobre el uso del modelo PICO, puede consultar el Manual Cochrane.

Plain language summary

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Améliorer la manière dont les antibiotiques sont prescrits par les médecins travaillant en milieu hospitalier.

Les antibiotiques sont utilisés pour traiter les infections, comme les pneumonies, qui sont causées par des bactéries. Avec le temps, de nombreuses bactéries ont développé une résistance aux antibiotiques. La résistance aux antibiotiques est un problème grave pour les patients et les systèmes de soins de santé ; dans les hôpitaux, les infections causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques sont associées à des taux de mortalité et de maladie plus élevés et à des séjours à l'hôpital prolongés. La résistance des bactéries est souvent due à une utilisation trop fréquente ou inappropriée des antibiotiques. Des études ont montré que, dans environ 50 % des cas, les antibiotiques ne sont pas prescrits correctement par les médecins hospitaliers. Les médecins hospitaliers peuvent avoir des doutes concernant les bénéfices et les risques liés à la prescription d'antibiotiques, la nécessité d'en prescrire, les antibiotiques à prescrire, la dose et la durée du traitement.

De nombreuses méthodes visant à améliorer la prescription d'antibiotiques dans les hôpitaux ont été étudiées. Dans cette revue, 66 études menées pour la plupart en Amérique du Nord et au Royaume‐Uni ont été analysées pour identifier les méthodes efficaces. Six études testaient des méthodes visant à accroître l'utilisation d'antibiotiques pour prévenir les infections (par exemple, avant et après une intervention chirurgicale) et cinq études rapportaient une amélioration de la prescription. Les 60 autres études testaient des méthodes persuasives et restrictives pour réduire l'utilisation excessive d'antibiotiques. Les méthodes persuasives étaient utilisées pour expliquer aux médecins comment prescrire les antibiotiques ou leur fournir un feedback concernant leurs prescriptions. Les méthodes restrictives étaient utilisées pour fixer des limites aux prescriptions ; les médecins devaient, par exemple, obtenir l'autorisation d'un spécialiste des infections avant de pouvoir prescrire un antibiotique. Dans l'ensemble, les 60 études montraient que ces méthodes amélioraient les prescriptions, réduisaient le nombre d'infections à l'hôpital, de décès et de maladies, et limitaient la durée du séjour à l'hôpital. Elles indiquaient également que les méthodes restrictives semblaient présenter un effet plus important que les méthodes persuasives. En conclusion, cette revue a identifié de nombreuses preuves indiquant que ces méthodes pouvaient améliorer les prescriptions d'antibiotiques pour les patients hospitalisés. D'autres études sont cependant nécessaires pour évaluer pleinement les bénéfices cliniques de ces méthodes.