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Chimiothérapie contre la tumeur trophoblastique gestationnelle résistante ou récurrente

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Résumé scientifique

Contexte

La tumeur trophoblastique gestationnelle (TTG) est un groupe de tumeurs liées à la grossesse très curables, cependant, environ 25 % des tumeurs TTG seront résistantes à la chimiothérapie initiale ou réapparaîtront par la suite. Ces lésions résistantes et récidivantes nécessiteront une chimiothérapie de rattrapage avec ou sans opération. Différentes posologies de rattrapage sont utilisées dans le monde. On ignore quelles posologies sont les plus efficaces et les moins toxiques.

Objectifs

Déterminer quel(s) schéma(s) posologique(s) de chimiothérapie pour le traitement des TTG résistantes ou récidivantes est (sont) le plus efficace(s) et le moins toxique(s).

Stratégie de recherche documentaire

Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du Groupe Cochrane sur les cancers gynécologiques, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, numéro 4), MEDLINE et EMBASE jusqu'en octobre 2011. De plus, nous avons effectué des recherches manuelles dans les actes de conférence des sociétés pertinentes et dans les références bibliographiques des études.

Critères de sélection

Seuls des essais contrôlés randomisés (ECR) ont été inclus.

Recueil et analyse des données

Nous avons conçu un formulaire d'extraction de données et avions prévu d'utiliser des méthodes à effets aléatoires dans Review Manager 5.1 pour réaliser des méta‐analyses.

Résultats principaux

La recherche n'a produit aucun ECR ; par conséquent, nous n'avons pu procéder à aucune méta‐analyse.

Conclusions des auteurs

Les ECR portant sur les TTG sont rares en raison de la faible prévalence de cette maladie et de sa nature extrêmement chimiosensible. Du fait que les agents chimiothérapeutiques peuvent être associés à d'importants effets secondaires, le traitement idéal devra atteindre une efficacité maximale avec peu d'effets secondaires. Pour les TTG à faible risque résistantes au méthotrexate ou récidivantes, une pratique courante consiste à utiliser de la dactinomycine pendant cinq jours successifs, suivie de MAC (méthotrexate, dactinomycine, cyclophosphamide) ou de EMA/CO (étoposide, méthotrexate, dactinomycine, cyclophosphamide, vinblastine) si un autre traitement de rattrapage est nécessaire. Cependant, la dactinomycine pendant cinq jours successifs est associée à plus d'effets secondaires que la dactinomycine pulsée, par conséquent, un ECR comparant l'efficacité et l'innocuité relatives de ces deux schémas posologiques dans le cadre d'un échec du traitement principal au méthotrexate est souhaitable.

Pour les TTG à haut risque, EMA/CO est le traitement de première intention le plus couramment utilisé, les combinaisons platine‐étoposide, en particulier EMA/EP (étoposide, méthotrexate, dactinomycine/étoposide, cisplatine), étant le traitement de rattrapage préféré. Des alternatives, comprenant TP/TE (paclitaxel, cisplatine/ paclitaxel, étoposide), BEP (bléomycine, étoposide, cisplatine), FAEV (floxuridine, dactinomycine, étoposide, vincristine) et FA (5‐fluorouracil (5‐FU), dactinomycine), peuvent être aussi efficaces que EMA/EP et être associées à moins d'effets secondaires ; cependant, cela n'apparaît pas clairement d'après les preuves disponibles et doit faire l'objet de tests dans des ECR bien conçus. Au Royaume‐Uni, il sera très difficile de réaliser un ECR comparant des interventions contre les TTG résistantes/récidivantes en raison du faible nombre de patients avec ce scénario. Une collaboration multicentrique internationale est donc nécessaire pour fournir les preuves de grande qualité requises pour déterminer le(s) schéma(s) posologique(s) de rattrapage ayant le meilleur rapport efficacité‐toxicité pour les maladies à faible et à haut risques. Les recherches futures devraient comprendre des évaluations économiques et une surveillance à long terme des tumeurs secondaires.

PICOs

Population
Intervention
Comparison
Outcome

The PICO model is widely used and taught in evidence-based health care as a strategy for formulating questions and search strategies and for characterizing clinical studies or meta-analyses. PICO stands for four different potential components of a clinical question: Patient, Population or Problem; Intervention; Comparison; Outcome.

See more on using PICO in the Cochrane Handbook.

Résumé simplifié

Traitement aux médicaments anticancéreux contre la tumeur trophoblastique gestationnelle (TTG) qui ne réagit pas au traitement de première intention ou qui réapparaît

Cette revue concerne le traitement aux médicaments anticancéreux pour les femmes atteintes d'une TTG qui ne réagit pas au traitement de première intention ou qui réapparaît. La TTG est le nom donné à un type de cancer qui se développe dans le tissu placentaire après une grossesse, la plupart du temps après une grossesse môlaire. Les grossesses môlaires sont des croissances anormales bénignes de tissu placentaire à l'intérieur de l'utérus. La plupart sont soignées par l'évacuation (D&C) de l'utérus, cependant, dans une proportion pouvant atteindre 20 % des cas, elles deviennent malignes. La TTG est généralement très sensible aux médicaments anticancéreux (chimiothérapie), cependant, ces médicaments peuvent être toxiques, par conséquent, l'objectif du traitement est de parvenir à une guérison avec le moins d'effets secondaires. Pour aider les médecins à choisir le traitement le plus adapté pour les femmes atteintes de TTG, la maladie est classée comme étant à faible ou haut risque selon des facteurs de risque spécifiques.

Le traitement par chimiothérapie pour les TTG à faible risque ne nécessite en général qu'un médicament, tandis que les tumeurs à haut risque sont traitées avec une combinaison de médicaments. La combinaison la plus courante, constituée de cinq médicaments, est désignée par l'abréviation EMA/CO. Les médecins évaluent la réaction au traitement en vérifiant les taux d'hormone de grossesse (hCG) dans le sang. S'il est considéré que la chimiothérapie ne fonctionne pas, un traitement alternatif (ou traitement de rattrapage) doit être démarré. Cela est nécessaire dans environ 25 % des cas et plusieurs combinaisons de médicaments différentes sont actuellement utilisées.

Nous avons entrepris cette revue, car il était nécessaire de déterminer laquelle de ces différentes combinaisons de rattrapage, s'il en existe, était la plus efficace et la moins toxique. Nous avons effectué une recherche dans la littérature jusqu'en novembre 2011 pour trouver toutes les études pertinentes. Malheureusement, nous n'avons pas pu trouver d'études de bonne qualité qui comparaient les différents types de traitements de rattrapage. Cela est dû en partie au fait que la maladie a un taux de guérison élevé avec plusieurs options de chimiothérapie combinée, mais également à la rareté de la maladie qui rend difficile le recrutement pour les études à grande échelle. Nous n'avons donc pas pu tirer de conclusions quant à l'efficacité et aux effets secondaires respectifs de ces combinaisons de médicaments et nous conseillons vivement aux chercheurs dans ce domaine de collaborer afin de fournir ces preuves importantes.